Montréal, le 9 janvier 2023. – « Faire les choses autrement, ça implique que tout le monde y mette du sien. Surtout au moment où ça compte le plus. Malheureusement, le gouvernement ne passe pas le test et le message qu’il envoie n’est pas le bon », a lancé d’emblée Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), en conférence de presse aujourd’hui.
Pénurie de main-d’œuvre, surcharge, détérioration des conditions de travail et de pratique, appauvrissement, il est vrai que le portrait des réseaux publics n’est pas des plus reluisants, que ce soit en petite enfance, en éducation, en enseignement supérieur comme en santé. Et dans ce contexte difficile, qui affecte de facto les Québécoises et les Québécois dans leur quotidien, on reproche souvent aux organisations syndicales d’alimenter une perspective négative.
« Ça fait maintenant un an et demi qu’à titre de président de la CSQ, je répète sur toutes les tribunes l’importance de travailler ensemble à trouver des stratégies et des solutions pour nos réseaux, pour celles et ceux qui y travaillent, tout comme pour celles et ceux qui en bénéficient. Parler en termes positifs des différents réseaux aiderait évidemment à améliorer leurs conditions et à valoriser leur travail. Nous faisons aussi le pari qu’il s’agit là d’une part essentielle et incontournable pour pallier la pénurie de personnel et l’effet domino qui en découle. Comme centrale syndicale, notre travail est de les représenter, pas de nous transformer en agence de recrutement », a poursuivi le leader syndical, ajoutant qu’il rencontre régulièrement plusieurs ministres qui apprécient, selon toute vraisemblance, travailler dans un esprit de dialogue social.
Mais force est de constater que certains us et coutumes ont la couenne dure dans certains cercles gouvernementaux, comme ouvrir des négociations en présentant des offres initiales ridicules aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux publics et en profiter pour casser du sucre sur le dos des centrales syndicales. Pour la CSQ, il n’y a pas de place ni de temps pour les stratégies contre-productives.
« S’il y a bien un souhait que nous formulons pour 2023, c’est que ce soit l’année où nous parlions enfin de façon positive de nos réseaux publics et qu’ils redeviennent des milieux de travail attirants. Mais pour que ce souhait se réalise, c’est d’un réel coup de barre que nous avons besoin. Nous avons pourtant rapidement mis sur la table le fait qu’il était possible de mener des négociations du secteur public autrement, et que chacun avait quelque chose à y gagner. L’ironie est donc assez grande de voir le Conseil du trésor s’embourber dans ses vieux patterns. »
Appel à l’action contre la violence dans les écoles
Périodiquement, la question de la violence dans les établissements scolaires refait surface dans l’espace public, mais dans les milieux, c’est une constante. Impossible aussi de passer sous silence les récents événements dans les collèges qui ont requis le déploiement de mesures d’urgence. Il y a maintenant un an, la CSQ lançait un appel à toutes les forces de la société québécoise pour faire front commun contre la violence et déployer une action collective : réseau scolaire, milieux publics et privés, réseau communautaire et intervenants politiques.
« Personnel enseignant, de soutien et professionnels, les membres que nous représentons doivent conjuguer avec la banalisation de la violence, qui contribue à alourdir leur tâche et le climat de travail. La violence prend différentes formes dans les milieux, et ce qu’ils nous disent, c’est que cet enjeu n’est ni bien compris ni abordé adéquatement. Et que partout, les ressources manquent. »
C’est inadmissible que des élèves aient peur d’aller à l’école. C’est tout aussi inadmissible que du personnel ait peur d’aller y travailler. La violence est un enjeu de société qu’il faut prendre de front et par la prévention, à l’intérieur comme à l’extérieur des murs des écoles. La Centrale sera active sur ce front dans les mois à venir et lance aujourd’hui un nouvel appel à l’action.
Perspectives CSQ 2023
Différents enjeux occuperont également la CSQ au cours de l’année qui vient, notamment en ce qui concerne les services éducatifs à la petite enfance alors qu’une nouvelle ronde de négociations s’amorcera sous peu, le manque d’intérêt politique quant aux enjeux qui animent le réseau d’enseignement supérieur et qui en fait le parent pauvre des réseaux, le déploiement du Plan santé et la place du privé dans le réseau de la santé de même que le travail des enfants.
« En d’autres mots, après que la vague du contexte pandémique et de l’urgence s’est retirée, l’ampleur des différents chantiers se révèle plus clairement. Beaucoup d’éléments sont interreliés et c’est là que toute l’importance du dialogue social prend son sens. Que cela plaise ou non, la CSQ demeure un acteur social incontournable au Québec. Et pour 2023, nous rappelons au gouvernement que de travailler ensemble, ce n’est pas dire oui à tout ce qu’il amène et propose. Et ce n’est certainement pas, non plus, placer les intérêts de la population en opposition avec les organisations syndicales. Ce disque-là est assez usé, il me semble! Est-ce qu’on peut se pencher sérieusement à mettre en place des solutions qui auront des impacts concrets sur le terrain, pour le personnel, et dans les services? Chose certaine, à la CSQ, on est là! Où est le gouvernement? »
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Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 215 000 membres, dont environ 125 000 font partie du personnel de l’éducation. La Centrale compte 11 fédérations qui regroupent quelque 240 syndicats affiliés; s’ajoute également l’AREQ (CSQ), l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs des services éducatifs à la petite enfance, de la santé et des services sociaux, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Twitter : CSQ_Centrale
Renseignements
Maude Messier
Attachée de presse de la CSQ
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