Salaire des députées et des députés : pourquoi pas nous?

La Coalition avenir Québec (CAQ) déposera un projet de loi jeudi pour augmenter le salaire des députées et des députés de 30 000 $ par année. Il s’agit d’une augmentation de 30 %, alors que dans ses dernières offres au Front commun, le gouvernement ne propose que 9 % sur trois ans.   

Ce rattrapage salarial ferait passer l’indemnité annuelle des élues et des élus de 101 561 $ à 131 766 $ par année, à laquelle s’ajoute une allocation de dépenses de 38 184 $, indique La Presse  

Dans son rapport déposé le 18 avril 2023, le Comité consultatif indépendant mandaté par le Bureau de l’Assemblée nationale pour étudier l’indemnité annuelle des parlementaires québécois a considéré les allers-retours constants entre Québec et leurs circonscriptions, les dossiers de citoyens à régler en dehors des heures habituelles de bureau, la présence requise sept jours sur sept, et la fréquence des menaces à leur sécurité.  

L’annonce du feu vert à l’augmentation salariale des députées et des députés a d’ailleurs suscité un malaise chez certains d’entre eux, notamment au sein de Québec Solidaire. Le chef parlementaire du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, a déclaré en activité de presse que cette hausse envoie un « message de déconnexion envers les gens qu’on représente ». 

« En ce moment, le gouvernement propose une augmentation de 9 % pour les femmes et les hommes qui tiennent nos services publics à bout de bras, et qui l’ont fait pendant la pandémie », a ajouté le député de Québec solidaire. 

Nous aussi! 

Au vu de cette importante augmentation salariale, les 420 000 travailleuses et travailleurs du secteur public représentés par le Front commun sont en droit d’espérer que le gouvernement accède à leurs propres demandes lors des présentes négociations.   

« Pour améliorer les services publics, il faut freiner les départs et faire en sorte que les gens viennent y travailler en améliorant les salaires et les conditions de travail », martèlent François Enault, 1er vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS. 

« On constate par ailleurs qu’une des justifications pour cet ajustement important est la nécessité de suivre le coût de la vie, ce qui est au cœur de notre demande. Les travailleuses et les travailleurs des services publics, qui servent la population, sont en droit de s’attendre au même traitement. » 

Rappelons que le Front commun revendique pour la durée de la convention collective de trois ans

  • La première année, une hausse de chaque taux et de chaque échelle de traitement de 100 $ par semaine ou l’application du mécanisme permanent d’indexation annuelle plus 2 %, selon la formule la plus avantageuse;  
  • La deuxième année, l’application du mécanisme permanent d’indexation annuelle plus une hausse salariale de 3 %;  
  • La troisième année, l’application du mécanisme permanent d’indexation annuelle plus une hausse salariale de 4 %. 
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