Temps supplémentaire obligatoire  en Santé : on n’en a pas fini! 

Les infirmières et inhalothérapeutes d’une vingtaine d’hôpitaux du Québec ont fait un total de temps supplémentaire (TS) et de temps supplémentaire obligatoire (TSO) supérieur à 10 % de leurs heures travaillées l’an dernier.  

Pour 93 hôpitaux québécois, le taux de TS moyen atteint 7,46 % et le taux de TSO moyen 0,28 %, selon les données compilées par Radio-Canada. Ce taux a grimpé à 0,62 % durant les vacances d’été de 2022.  

Le personnel le plus touché œuvre dans les hôpitaux des régions de Montréal, de la Montérégie et de l’Outaouais.   

Pas étonnant que les infirmières du Québec aient cumulé près de neuf millions d’heures supplémentaires en 2021-2022, selon les données du ministère de la Santé.  

Le rattrapage de nombreuses activités, comme les retards en chirurgie, devrait augmenter encore davantage la pression de faire du temps supplémentaire dans les prochains mois.  

 

Le TS, ça ne date pas d’hier 

La pandémie a bien sûr contribué au phénomène du temps supplémentaire, mais pas tant que ça. Selon Radio-Canada, les taux d’heures supplémentaires des infirmières étaient présents en 2019-2020, bien qu’ils aient légèrement augmenté trois ans plus tard.   

En fait, c’est le virage ambulatoire des années 1990 qui aurait donné naissance au TSO, alors que presque 6 000 infirmières ont été poussées vers la retraite. 

Depuis, les infirmières d’hôpitaux seraient les travailleuses du Québec qui effectuent le plus d’heures supplémentaires, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). 

 

La rétention du personnel au banc des accusés 

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, convient lui-même que le principal problème dans le réseau de la santé est la rétention du personnel : 20 000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé quitteraient le bateau chaque année.   

« On est capable d’aller chercher des jeunes infirmières en formation, des jeunes infirmiers, des préposés […] parce qu’ils s’en forment beaucoup. Ce qu’on a de la misère, c’est à les retenir », lançait le ministre Dubé le 25 avril dernier lors de l’étude des crédits budgétaires du ministère de la Santé et des Services sociaux. 

Le TSO n’est pas étranger à l’exode des infirmières et des inhalothérapeutes. Mais, si le premier ministre François Legault clame « qu’on n’en veut plus de temps supplémentaire obligatoire! », dans la pratique, c’est autre chose.  

« La nouvelle direction tente de faire du zéro TSO, il y a une volonté, indique en entrevue avec Radio-Canada le président du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ), Dereck Cyr. Mais, ils ne respectent pas toujours la convention collective dans les moyens […] et en ce moment à l’urgence, il y a environ 15 % à 20 % de TS et TSO combinés sur chaque quart de travail. » 

 

En négociation pour de meilleures conditions de travail 

Les conditions de travail et de pratique des travailleuses et des travailleurs du secteur de la santé sont au cœur des présentes négociations menées par le Front commun (CSN, CSQ, FTQ et APTS).  

C’est pourquoi le Front commun revendique des investissements importants pour améliorer significativement ces conditions, de même qu’une augmentation salariale pour combler le retard et revaloriser les emplois du secteur de la santé. 

Rappelons que les conventions collectives du secteur de la santé sont échues depuis le 31 mars dernier.  

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