Montréal, le 7 novembre 2023. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) accueille sans surprise la mise à jour économique présentée ce matin par le ministre des Finances du Québec, Éric Girard.
Malgré des menaces de ralentissement économique et de nouveaux engagements financiers à l’horizon, les données présentées ce matin par le ministre des Finances rassurent quant à la stabilité des finances publiques dans le contexte. Le gouvernement prend des engagements nécessaires pour répondre à un certain nombre de crises, mais oublie celle des services publics. La CSQ aurait espéré des signaux clairs en faveur d’un réinvestissement dans les réseaux scolaire, collégial, de la santé et de la petite enfance et dans les conditions de travail de celles et ceux qui les tiennent à bout de bras.
« Le gouvernement fait un premier pas dans la bonne direction en investissant pour accélérer la construction de logements sociaux, prévenir les changements climatiques et financer le transport en commun, mais il demeure encore trop timide dans ses engagements à soutenir nos réseaux publics. Clairement, le gouvernement attendait de présenter sa mise à jour économique pour changer le narratif en ce qui concerne les finances publiques. Pour nous, il n’en demeure pas moins que tout est une question de choix politiques. Renoncer à 2 milliards de dollars en octroyant des baisses d’impôt aux contribuables était un choix politique. Octroyer des crédits d’impôt de près d’un milliard aux entreprises en est un également. Faire le choix d’investir dans les services publics offerts aux Québécoises et aux Québécois en est un aussi. Le gouvernement est donc mal placé pour évoquer les limites de ses capacités de payer », souligne le président de la CSQ, Éric Gingras.
En plein contexte de pénurie de personnel, alors que l’enjeu pour les réseaux publics est l’attraction et la rétention des travailleuses et des travailleurs, la CSQ s’inquiète d’entendre le ministre des Finances indiquer que « les six prochains mois seront difficiles ».
« L’inflation fait mal à tout le monde, et les différentes mesures annoncées, notamment en ce qui concerne les investissements pour le logement social, sont évidemment bienvenues. Cela dit, les effets du contexte économique se font sentir depuis déjà de nombreux mois dans l’ensemble de la population et auprès des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux publics. C’est donc une étrange façon de placer le contexte ce matin, en pleines négociations du secteur public et alors que celles en petite enfance s’amorcent. »
Les nouvelles prévisions de l’inflation de la mise à jour économique ont de quoi préoccuper les travailleuses et les travailleurs du secteur public. L’offre salariale du gouvernement de 10,3 % sur 5 ans est loin de l’inflation réelle et prévue. La mise à jour économique confirme que l’offre salariale d’octobre 2023 est encore pire que celle de décembre 2022. L’appauvrissement sur 5 ans des travailleuses et des travailleurs du secteur public passerait de 7,4 % à 7,8 %. La variation des prévisions d’inflation de 1,7 % démontre sans contredit la nécessité d’instaurer une clause automatique et permanente de protection du pouvoir d’achat. Pour le Front commun, dont fait partie la CSQ, cela vient prouver que la dernière offre salariale du gouvernement vient de partir en fumée alors qu’elle accentuerait le retard des travailleuses et des travailleurs.
Par ailleurs, le gouvernement confirme aujourd’hui l’indexation des aides fiscales et des prestations sociales à la hauteur de l’inflation, soit 5,08 % pour janvier 2024. « L’ironie, c’est que l’indexation est automatique chaque année depuis 2002 en vertu d’une loi. On comprend mal pourquoi les travailleuses et les travailleurs devraient se contenter de 1,5 % pour cette année », de conclure le président de la CSQ.