Réunis devant les bureaux du ministère de l’Enseignement supérieur, à Montréal, le 13 décembre, les porte-paroles des organisations syndicales membres du Front commun représentant la quasi-totalité du personnel enseignant, de soutien et professionnel du réseau collégial public ont rappelé au gouvernement qu’il est temps de faire avancer les discussions dans les négociations sectorielles qui les concernent.
Au collégial, les problèmes d’attraction et de rétention du personnel s’accentuent, alors que la partie patronale souhaite imposer des reculs aux tables de négociation, selon les représentantes et représentants des organisations syndicales, qui intiment le gouvernement à réellement s’engager dans la négociation.
« Nos membres sont déterminés à ne pas s’appauvrir et à obtenir des conditions de travail modernes qui rehaussent la valeur de leurs compétences professionnelles », affirme le vice-président de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), Matthieu Pierre-Poulin. Il a ajouté que la fédération est déterminée dans sa recherche de solutions et elle encourage la partie patronale à s’engager dans un blitz de négociations d’ici le congé des fêtes pour améliorer l’attractivité des emplois et, par conséquent, la qualité des services professionnels offerts au collégial.
Les organisations syndicales déplorent qu’une fois de plus, le réseau collégial semble être complètement ignoré par le gouvernement de François Legault dans cette négociation pourtant cruciale pour les services publics. La présidente de la Fédération du personnel de soutien à l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Valérie Fontaine, dénonce le fait que « le personnel de soutien collégial est complètement invisible » présentement. « Personne n’est là, au ministère, pour soulever les enjeux de notre réseau. La ministre [Pascale] Déry représente-t-elle vraiment l’enseignement supérieur à l’Assemblée nationale? », demande-t-elle.
Valérie Fontaine affirme que le réseau collégial vit les mêmes enjeux que les autres réseaux et que, malgré cela, le gouvernement continue de vouloir imposer des reculs qui vont à l’encontre de ce qu’il faut faire pour attirer et retenir le personnel dans le réseau : « Après un an de discussion, il est plus que temps que la partie patronale ait les mandats en poche pour régler cette négociation, c’est assez! »
Les enseignantes et enseignants du réseau collégial sont aussi grandement préoccupés par ce qui se passe actuellement aux tables sectorielles. « Si les cégeps constituaient un des réseaux “ gérés par les syndicats ”, comme l’a déclaré le ministre, nous n’aurions pas besoin de négocier », souligne le président de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), Youri Blanchet.
Selon lui, depuis 2010, le nombre de cadres a explosé dans les cégeps, un phénomène rendu tangible par l’augmentation de 22 % de leur poids dans la masse salariale, alors que le poids des profs n’a crû que de 2 % : « Afin de rétablir l’équilibre, il est grand temps que le gouvernement attribue de véritables mandats de négociation, car en ce qui nous concerne, il s’avère clair qu’il n’y aura pas d’entente sans gains sectoriels significatifs. »